18 septembre 2011
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En cette journée du patrimoine, je vous suggère d'aller visiter le musée de la fraise et du patrimoine de Plougastel-Daoulas. Plusieurs dizaines de
bonnets d’enfants y ont été réunis pour une exposition temporaire visible jusqu'au 31 octobre. Ces pièce du costume traditionnel étaient portées par les petits au XIXe siècle et au début du XXe
avant d’arborer la coiffe ou le chapeau. Dans les vitrines sont présentés des bonnets utilisés au quotidien ou pour les grandes occasions et portés avec l’habit de Saë (dont étaient
vétus indifféremment garçons et filles jusqu’à 5 ans) ou la drogot (robe des filles après 5 ans), mais aussi des bonnets noirs de deuil, ou pourpre de demi-deuil.
À l’image de la chatoyante mode de Plougastel-Daoulas, beaucoup de ces bonnets sont très colorés. Une scène de l’exposition reconstitue un atelier de couturière et présente les différentes
matières utilisées pour leur confection : des rubans de soie, des perles, des galons… À la fin du XIXe siècle, les apparitions de la vierge marquent les esprits, les tout-petits sont placés sous
sa protection et leur bonnet se pare de bleu marial (voir photo). Il est complété d’un bavoir orné d’un M. Plus tard, au milieu du XXe siècle, le port du costume est progressivement abandonné. On
conserve cependant le bonnet pour les cérémonies. Il est blanc et richement décoré de perles argentées.
Les pièces montrées racontent cette histoire. Elles sont issues de la collection du musée ou ont été prêtées par d’autres musées finistériens. Elles sont complétées par des bonnets d’enfants
d’autres modes ou même venus d’autres pays. Au mur, sont également exposés des photos et cartes postales anciennes ainsi que des tableaux exécutés sur ce thème par des artistes locaux.
13 août 2011
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C’est une bien jolie aventure qui lie depuis 20 ans les habitants de Nizon (commune de Pont-Aven) : à l’initiative du journaliste Yves Quentel, ils ont entrepris de travailler sur la mémoire
de leur village par la peinture. À partir de photos projetées, ils réalisent des tableaux en aplats de couleurs vives, à la manière d’Andy Warhol. Dans la galerie de ce pop-art rural tout a fait
étonnant on trouve des portraits d’anciens, des hommes et des femmes aux travaux des champs, des scènes de loisirs, etc.
Une soixantaine de personnes, artistes d’un jour, ont produit au moins un tableau depuis la création de l’association Le Hang’art. La collection atteint
aujourd’hui les 300 pièces. Elle appartient à tous et à personne, aucun tableau n’est en effet à vendre. On peut en voir cet été quelques exemplaires exposés à la médiathèque de Quimperlé (jusqu'au 3 septembre). Joyeuse et pleine de sens, cette démarche a eu un écho formidable bien au-delà de Nizon.
14 juillet 2011
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C'est dans un lieu totalement improbable que Françoise Livinec a choisi de créer une galerie d'art tout à fait extraordinaire. Elle est située en plein
Centre-Bretagne, à Huelgoat, où elle surplombe les chaos rocheux qui font la renommée de la petite commune finistérienne. Elle est installée dans une
ancienne école communale de filles, datant de 1910, qui offre un immense cadre (2000 m2 d'espace d'exposition) aux oeuvres présentées, dans les
pièces qui furent des salles de classe, un dortoir, des sanitaires... Le pari est sacrément osé, car l'École des filles ne vit que de la vente des oeuvres. il faut donc attirer les
collectionneurs jusqu'à là-bas ! C'est avec une très grande passion que Françoise Livinec s'y emploie.
L'exposition proposée cet été rassemble 500 tableaux modernes, sculptures, toiles et dessins contemporains, mais aussi planches originales de bandes dessinées. Intitulée " L'arbre qui cache la
forêt ", elle entend montrer comment les détails révèlent les oeuvres, leur donnent toute leur poésie. L'accrochage thématique (la mer, les animaux, l'homme...) juxtapose des travaux de factures
et d'époques différentes, parfois avec beaucoup d'audace : un nu de Sabbagh peint en 1923 côtoie ainsi une Agrippine nue dessinée par Bretécher...
J'ai adoré la galerie de portraits présentés dans les sanitaires, j'ai été séduite par la palette des bleus de Matthieu Dorval, les compositions
minimalistes à l'encre d'Ida Karskaya, les oeuvres sur papier de Valérie Guillet, les photos de Léna Fisher... et
par plein d'autres choses encore ! Prévoyez au moins deux heures pour bien profiter de toute l'offre exposée. Et deux heures de plus pour vous promener dans les chaos...
Ouvert tous les jours de 11 h à 19 h jusqu'au 26 septembre. Entrée 3 euros.
18 juin 2011
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Si vous n'avez jamais visité le musée de la faïence de Quimper, courez-y ! Il vient de rouvrir après quelques années de fermeture, faute de
moyens pour fonctionner (ce musée est privé). J'ai été fascinée par tout ce que j'y ai vu. Et cela a changé mon regard sur la faïence de Quimper... La muséographie est un peu vieillotte mais la
collection extraordinaire. Au total, elle compte près de 3000 pièces, mais seules 700 sont exposées ce qui permet le renouvellement des vitrines.
Elle témoigne de trois siècles de création et de collaborations avec des artistes d’exception. D’Alfred Beau à Micheau-Vernez en passant par René-Yves Creston, Berthe Savigny, Mathurin Méheut,
René Quillivic, Louis-Henri Nicot, Armel Beaufils… Leurs talents ont donné lieu à des productions d’une incroyable richesse. Probablement insoupçonnée pour les non-initiés. Pièces de vaisselle,
objets décoratifs, souvenirs, personnages… arborent des décors très différents, loin de se limiter au petit breton du célèbre bol à oreille ! On réalise en visitant le musée combien, tout au
long de son histoire quimpéroise, l'art de la faïence a été audacieux.
Cet été, l'exposition temporaire " Odetta " est consacrée à cette marque de grès de plein feu déposée en 1922. La technique de décoration était originale et exigeante : le contour du décor
était tracé à main levée et les formes étaient colorées avec des émaux posés à la goutte avec un pinceau en poil d’oreille de bœuf. Jusqu’aux années 1960, la production Odetta a été
particulièrement prolifique, et d'une modernité étonnante.
(J'ai choisi d'illustrer ce billet avec une Bigoudène de Micheau-Vernez (1947) car je trouve époustouflante la manière dont cet artiste a su apporter du mouvement à la faïence.)
25 mai 2011
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Avec l’exposition « Au fil des trois éléments », à découvrir au Prieuré de Locmaria à Quimper, Pascal Jaouen reprend la thématique à succès
de son dernier défilé spectacle pour proposer une rétrospective de ses quatre collections haute couture. La terre, l’eau, le feu servent donc de fils conducteurs à la présentation de 35 modèles
sortis ces dernières années de l’imagination du brodeur devenu aussi créateur. Pour autant, c’est bien la broderie qui signe ses collections. Les visiteurs de l’exposition seront, à n’en pas
douter, émerveillés par les riches motifs de perles et fils multicolores qui ornent les robes, bustiers et tailleurs (à retrouver aussi dans un livre sorti aux éditions Palantines).
J'ai hâte de voir également ce que Pascal aura créé pour la chanteuse Nolwenn Leroy, puisqu'elle lui a demandé des costumes de scène...
Exposition visible au prieuré de Locmaria, du 25 mai au 17 septembre. Ouverte en mai et juin du mardi au samedi de 13 h à 18 h. Entrée : 5
euros.
1 mai 2011
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Double choc en visitant la semaine dernière la galerie du Centre atlantique de la photographie à Brest (rez-de-chaussée du Quartz) :
d'abord le nom du photographe qui me rappelle celui d'un de mes professeurs de collège à Rennes. Et il n'y en a pas tant dont les noms m'ont marquée... Vérification faite à la maison : il semble
bien qu'Yves Trémorin soit ce professeur atypique dont je me souviens très bien encore. Je ne découvre qu'aujourd'hui qu'il est devenu un artiste
reconnu et marquant.
Et puis ses images. Yves Trémorin a séjourné plusieurs mois en résidence au Mexique. Il en a ramené une série de photos particulièrement
fortes : La Derivada mexicana. Sur fond noir sont isolés des éléments importants de la culture du pays : des objets, mais aussi des corps, des animaux. Au-delà de l'inventaire, l'ensemble forme
un portrait symbolique fascinant du Mexique. J'ai été subjuguée par l'esthétique de ce travail, dérangée aussi (sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi, les émotions sont parfois
difficiles à transcrire avec des mots) par certains sujets (la pâte de volaille par exemple).
A voir absolument du 10 mai au 15 juin dans la galerie du Quartz à Brest.
30 décembre 2010
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Plus que trois jours pour visiter l'exposition de Noël du domaine de Trévarez à Saint-Goazec et admirer les magnifiques créations
installées dans la forêt enchantée sous la verrière des écuries. Patricia Chemin nous compte la jolie histoire du Noël d'Anatole, tout en poésie
et délicatesse. Ses mises en scènes sont ravissantes. A côté, les saynettes proposées par les artistes Lauranne Quentric et Mük sont également très belles. Pleines de détails amusants. Les deux univers sont très différents mais partagent la même magie et le même soin dans les détails.
Ils m'ont vraiment touchée. Je vous invite donc aussi à faire un tour sur les blogs des trois créatrices pour découvrir leurs autres travaux.
14 décembre 2010
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Une exposition qui m'a bien plu dans la galerie du Quartz à Brest. Elle fait partie d'une programmation nationale d'expositions de photographies, en
hommage au critique d'art Bernard Lamarche-Vadel (1949-2000). Elle présente deux artistes : Nicolas Comment avec « La visite » et Magdi
Senadji avec « Bovary ».
J'ai été plus particulièrement touchée par l'esthétique de Senadji, inspirée de l'œuvre de Flaubert. L'accrochage mêle reproductions de peintures, portraits et images arrêtées de films ou de
vidéos, photos prises dans des comices agricoles... Les références au roman son très claires : la féminité, la religion, le temps qui passe, la mort... Certaines images sont un peu troublantes,
mais j'ai trouvé l'ensemble très beau, très sensible, très romantique.
À voir jusqu'au 22 décembre.
21 novembre 2010
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Après le musée de l'école rurale de Trégarvan, voici un autre petit musée original à découvrir : la Maison du pâté Hénaff à
Pouldreuzic. Elle a été ouverte en 2007 à l'occasion du centenaire de l'entreprise rendue célèbre par une petite boîte bleue
devenue incontournable dans les garde-manger bretons. Installé dans la ferme du fondateur Jean Hénaff, le musée raconte tout à la fois l'histoire de cet homme, de sa famille et de l'entreprise
qu'il a créée et que ses descendants ont développée. Des objets lui appartenant, des correspondances, des photos de famille, des archives administratives et comptables, des machines issues de
l'usine, des vidéos montrant ses ouvriers... forment le fonds documentaire. Une pièce est aussi dédiée aux fournisseurs : une galerie de portraits sensibles permet de faire connaissance de
manière presque familière avec les éleveurs de cochons qui fournissent la matière première.
La visite est passionnante. Elle dit beaucoup de choses sur l'évolution économique de la Bretagne au XXe siècle. Elle communique par ailleurs les valeurs de la famille Hénaff, très attachée à son
territoire et à ses hommes, et pour laquelle l'initiative économique n'est surtout pas qu'une affaire financière. J'ai eu la chance de découvrir les lieux avec un guide très éclairé :
Jean-Jacques Hénaff (petit-fils de Jean) lui-même. Il porte sur sa société un regard très affectueux. Je crois que l'on pourrait l'écouter en parler pendant des heures ! Il a fait une grande
partie du travail de collectage qui a permis de constituer la collection du musée. Il a beaucoup de projets pour la Maison : des animations par exemple et aussi la reconstitution d'une petite
ferme dans un bâtiment tout proche...
11 novembre 2010
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Il était une fois une petie école un peu perdue au milieu de la campagne châteaulinoise, à Trégarvan. Créée au tout début du XXe siècle, elle a compté jusqu'à une centaine d'enfants, répartis en
deux classes, avant de péricliter en 1974. Et puis elle a démarré une seconde vie pour rappeler aux visiteurs les petits écoliers qui mettaient leurs pieds dans ces sabots et faisaient résonner
le plancher de leur pas.
Aujourd'hui, elle abrite le Musée de l'école rurale en Bretagne, qui décrit la scolarisation pendant la IIIe République. Une salle de classe est
reconstituée avec ses tableaux noirs, ses encriers, ses buvards, ses ardoises, son globe terrestre. L'évocation est très émouvante. On imagine très bien les élèves qui ont usé leurs culottes sur
les bancs de cette classe. A l'étage, l'exposition permanente rappelle le contexte de cette scolarisation : la vie de l'époque, très marquée par la religion et le poids des traditions, la guerre
des deux écoles laïque et confessionnelle, la place de la langue bretonne. Elle évoque aussi la figure de l'instituteur, montre les objets du quotidien des écoliers, etc. En ce moment, une
exposition temporaire est par ailleurs consacrée aux images que les manuels scolaires ont véhiculé sur la campagne.
Il y a en chacun de nous un ancien écolier avec des souvenirs souvent très forts (heureux ou pas...). Le musée les fait resurgir, même quand ils sont postérieurs à la période traitée par
l'exposition. En le visitant, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à la colle Cléopatre, aux bons points distribués par soeur Maria, aux toilettes sous le préau de mon école rennaise, à mon
premier stylo plume...