Si vous n'avez jamais visité le musée de la faïence de Quimper, courez-y ! Il vient de rouvrir après quelques années de fermeture, faute de moyens pour fonctionner (ce musée est privé). J'ai été fascinée par tout ce que j'y ai vu. Et cela a changé mon regard sur la faïence de Quimper... La muséographie est un peu vieillotte mais la collection extraordinaire. Au total, elle compte près de 3000 pièces, mais seules 700 sont exposées ce qui permet le renouvellement des vitrines.
Elle témoigne de trois siècles de création et de collaborations avec des artistes d’exception. D’Alfred Beau à Micheau-Vernez en passant par René-Yves Creston, Berthe Savigny, Mathurin Méheut, René Quillivic, Louis-Henri Nicot, Armel Beaufils… Leurs talents ont donné lieu à des productions d’une incroyable richesse. Probablement insoupçonnée pour les non-initiés. Pièces de vaisselle, objets décoratifs, souvenirs, personnages… arborent des décors très différents, loin de se limiter au petit breton du célèbre bol à oreille ! On réalise en visitant le musée combien, tout au long de son histoire quimpéroise, l'art de la faïence a été audacieux.
Cet été, l'exposition temporaire " Odetta " est consacrée à cette marque de grès de plein feu déposée en 1922. La technique de décoration était originale et exigeante : le contour du décor était tracé à main levée et les formes étaient colorées avec des émaux posés à la goutte avec un pinceau en poil d’oreille de bœuf. Jusqu’aux années 1960, la production Odetta a été particulièrement prolifique, et d'une modernité étonnante.
(J'ai choisi d'illustrer ce billet avec une Bigoudène de Micheau-Vernez (1947) car je trouve époustouflante la manière dont cet artiste a su apporter du mouvement à la faïence.)