
C’est en vacances avec mes parents et mon frère, lorsque j’étais petite fille, que j’ai découvert le Finistère. Nous sommes venus plusieurs fois séjourner à Argol, dans la presqu’île de Crozon. Mon père avait gardé des liens avec des agriculteurs chez lesquels il était venu travailler dans sa jeunesse. Ils nous louaient quelques pièces d’une grande maison du bourg pour une bouchée de pain.
Nous passions chercher la clé à la ferme où nous attendait un pantagruélique goûter breton. Puis nous rejoignions la maison qui faisait face à la Poste. Je me souviens des imposants hortensias qui encadraient le portail… Des personnes âgées partageaient la bâtisse. Elles avaient chacune leur carré de jardin à l’arrière. Elles nous ont fait entendre nos premiers mots en breton (nous habitions à Rennes à cette époque).
Le fournil du boulanger était juste à côté. Mon frère et moi passions un temps fou à sa fenêtre, épiant chaque étape de la fabrication du pain et des viennoiseries, écoutant les blagues du chaleureux boulanger et espérant bien pouvoir de temps en temps satisfaire notre gourmandise !
Les après-midi se passaient à la plage de Trez-Bellec à Telgruc-sur-Mer quand il faisait beau. Nous prenions ensuite le goûter dans un bar de Telgruc avant de rentrer à Argol. Les jours de mauvais temps, nous visitions les églises !
Je me souviens aussi des animations qui ponctuaient nos séjours : le fest-noz sur le parking de la Poste, le son et lumière sur la légende de la ville d’Ys, la fête des vieux métiers (qui a préfiguré l’actuelle maison des vieux métiers vivants)…
Quand mes pas me mènent vers la presqu’île aujourd’hui, je ne manque jamais de faire un petit crochet vers Argol. La physionomie des lieux a changé, les hortensias ont disparu devant ma maison de
vacances, mais je retrouve chaque fois cette émotion teintée d’une douce nostalgie des jolis souvenirs de l’enfance.
(en photo : l'arc de triomphe classé qui mène à l'église et sa statut du roi Gradlon)