Il était une fois une petie école un peu perdue au milieu de la campagne châteaulinoise, à Trégarvan. Créée au tout début du XXe siècle, elle a compté jusqu'à une centaine d'enfants, répartis en deux classes, avant de péricliter en 1974. Et puis elle a démarré une seconde vie pour rappeler aux visiteurs les petits écoliers qui mettaient leurs pieds dans ces sabots et faisaient résonner le plancher de leur pas.
Aujourd'hui, elle abrite le Musée de l'école rurale en Bretagne, qui décrit la scolarisation pendant la IIIe République. Une salle de classe est reconstituée avec ses tableaux noirs, ses encriers, ses buvards, ses ardoises, son globe terrestre. L'évocation est très émouvante. On imagine très bien les élèves qui ont usé leurs culottes sur les bancs de cette classe. A l'étage, l'exposition permanente rappelle le contexte de cette scolarisation : la vie de l'époque, très marquée par la religion et le poids des traditions, la guerre des deux écoles laïque et confessionnelle, la place de la langue bretonne. Elle évoque aussi la figure de l'instituteur, montre les objets du quotidien des écoliers, etc. En ce moment, une exposition temporaire est par ailleurs consacrée aux images que les manuels scolaires ont véhiculé sur la campagne.
Il y a en chacun de nous un ancien écolier avec des souvenirs souvent très forts (heureux ou pas...). Le musée les fait resurgir, même quand ils sont postérieurs à la période traitée par l'exposition. En le visitant, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à la colle Cléopatre, aux bons points distribués par soeur Maria, aux toilettes sous le préau de mon école rennaise, à mon premier stylo plume...